Source: Débats parlementaires sur la question de la Confédération des provinces de l’Amérique britannique du Nord : 3e session du Parlement provincial du Canada, Conseil Législatif, lundi le 13 mars 1865, pp 999-1001 / EXTRAIT : / 999 L’HON. PROC-GÉN. MACDONALD— La guerre qui sévit eun ce moment aux États-Unis, est une guerre des plus désastreuses et des plus barbares, et le mot trouble ne dit pas assez pour l’exprimer. J’ai déjà expliqué la valeur de ce terme et maintenant que mon hon. ami voit son erreur, il abandonnera, / 1000 j’espère, la guerre qu’il fait au gouvernement. (Écoutez ! écoutez !) M. l’Orateur, au nom du caractère de cette chambre et de l’économie publique, je dois protester contre la direction prise par le débat qui s’est élevé sur la proposition de mon hon. député de Peel. Je croyais la discussion terminée, et comme chacun avait eu la faculté de prendre la parole plusieurs fois, le débat se trouvait clos par un vote de la chambre extrêmement favorable au gouvernement auteur de la mesure, de sorte qu’il était généralement compris que l’on avait fini de discuter le sujet de la confédération ; (écoutez !) mais ne voilà-t-il pas que les observations des hon. messieurs de la gauche tendent à rouvrir la discussion, et cela après que la chambre a décidé sur ma proposition de nommer un comité, chargé de rédiger l’adresse dans laquelle doivent entrer les résolutions votées ? En vérité, monsieur, c’est là ce que j’appelle un abus des privilèges parlementaires, une perte de temps pour la chambre et un gaspillage des deniers publics, qui ne doivent aboutir à rien : aussi, m’est-il permis d’espérer que la chambre ne permettra pas que cela continue. Mais il est une chose que je regrette surtout, c’est que malgré la longueur des débats, et parmi tous ceux qui ont parlé, nous n’ayons pas eu l’avantage d’entendre les arguments que nous avait promis mon bon. ami de Chateauguay sur la question. (Écoutez ! écoutez !) Pour une raison ou pour une autre, nous en avons été privés. Semblable à Moïse qui, ayant gravi le sommet de Pisgah, aperçoit dans le lointain le sol de la terre promise, l’hon, député ne nous a laissé entrevoir que quelques-unes dea lueurs de son discours promis, et nous a laissés pour le reste dans le plus amer désappointement. On nous l’a cependant promis deux ou trois fois durant le cours du mois dernier, et l’hon. député devrait se rappeler que “l’espoir remis rend le cœur malade.” J’aurais voulu jouir du plaisir et de l’avantage d’entendre les remarques que l’hon. monsieur aurait pu faire, car, quoique jeune d’années, il est déjà vieux en sagesse politique, et passé maître en cette sagacité politique qu’il s’obstine à me refuser. Je le répète, je suis fâché, et la chambre doit l’être aussi de même que tout le paya, que l’hon, monsieur ait poussé l’abnégation si loin que de ne pas permettre à son esprit de jeter quelqu’éclat nouveau sur la question. J’ai toujours cru que ce qui neutralisait beaucoup le talent […]
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