Source: “John George Bourinot,” par George Stewart, dans Les Hommes du Jour, 26ième série. Québec, février 1893. Traduction de P. M. Sauvalle. La petite province de la Nouvelle-Écosse a largement contribué à l’avancement politique, littéraire et scientifique du Canada, ainsi qu’à ses progrès dans l’art et dans l’éducation. Elle a donné à la puissance un premier ministre, un haut-commissaire à Londres, le juge en chef de la plus haute cour du pays, le principal de deux de nos plus grandes universités, des géologues dont la renommée s’étend dans le monde entier, des journalistes éminents, des poètes, des historiens et des romanciers. La Nouvelle-Écosse nous a fourni aussi la plus haute autorité constitutionnelle en matière de pratique et de procédure du gouvernement parlementaire au Canada ; travail qui est cité et reconnu dans toutes les colonies de l’empire britannique où règne le système représentatif ; travail aussi qui a passé en sept ans par deux éditions et a rapporté à son auteur, parmi les parlementaires et les hommes d’État, une réputation au moins égale à celle de May1. Ce que les auteurs qui ont écrit sur la constitution anglaise, son développement et son épanouissement, ont fait pour l’Angleterre, M. Bourinot l’a fait pour le Canada et les colonies sœurs. A manual of the constitutional history of Canada : from the earliest period to 1901 : including the British North America Act of 1867, a digest of judicial decisions on important questions of legislative jurisdiction and observations on the working of parliamentary government by Bourinot, John George, Sir, 1837-1902 Mais j’ai déjà dit que les Néo-Écossais ont accaparé dans la puissance des positions éminentes pour tous les travaux où l’intelligence joue le rôle prépondérant. Petit à petit, d’année en année, ils ont gravité vers Ottawa, et se sont installés dans des fauteuils administratifs que l’on est obligé de reconnaître avoir été bien gagnés par un talent et une habileté qui semblent inhérents à la race de leurs titulaires. C’est ainsi que nous trouvons la bibliothèque du parlement aux mains d’un fils de la Nouvelle-Écosse ; le chef du bureau des statistiques en est un autre ; le juge de la cour de l’échiquier, un troisième; tandis que !es assistants-ministres, les officiers principaux des communes et du sénat, sans parler des commis de deuxième et de ______ 1 Erskine May. / 402 troisième classes, réclament pour leur berceau cette petite province du bord de la mer, dont la superficie totale est moindre de 21.000 milles carrés. Comment cela se fait-il ? Nous laissons aux ethnologistes le soin de régler cette question. Dans tous les cas, le fait existe. Le but que je me propose est d’esquisser, aussi brièvement que le permettent les limites de cet ouvrage, la carrière de John George Bourinot, greffier de la chambre des communes, publiciste, journaliste et littérateur. Il est né à Sydney, dans l’île du Cap-Breton, le 24 octobre 1837. Son père, feu l’honorable lieutenant-colonel John Bourinot, résida a Sydney un demi-siècle et occupa la charge de vice-consul de France ; ceux qui […]
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